
Les fils de la mer : Comment l’esprit maritime de Marseille s’entrelace avec l’art du crochet
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Marseille, la plus ancienne ville portuaire de France, est célèbre pour ses marchés animés, son charme méditerranéen et son âme multiculturelle. Mais derrière ses façades baignées de soleil et ses embruns salés se cache un fil inattendu : l’art délicat du crochet.
Bien que Marseille ne soit pas un centre textile comme Lyon ou Paris, son lien avec les arts du fil est plus profond que la mode. Historiquement, la ville était une porte d’entrée pour les textiles venus d’Orient — laine, coton, soie — acheminés vers l’Europe via son port animé. Ces matières n’étaient pas seulement échangées, elles étaient transformées. Les artisans locaux et les familles, notamment celles liées à la pêche, les utilisaient pour fabriquer des filets, des vêtements et des objets du quotidien.
Les filets de pêche sont d’ailleurs parmi les premiers exemples de « crochet fonctionnel ». Dans le Vieux-Port de Marseille, des générations de pêcheurs ont tissé leur gagne-pain à la main, nouant et bouclant les fibres en outils de survie. Cette tradition du travail manuel — créer quelque chose de beau et d’utile à partir d’un simple fil — résonne encore dans la culture du crochet d’aujourd’hui.
Aux XIXe et XXe siècles, le crochet est devenu un art domestique, pratiqué par les femmes dans toute la France. À Marseille, où la mer et le foyer s’entrelacent, le crochet a pris une dimension intime : des pulls chauds pour les marins, des rideaux en dentelle flottant dans la brise marine, et même des robes de poupées cousues avec une touche méditerranéenne.
Aujourd’hui, l’esprit créatif de Marseille perdure dans ses marchés, ses ateliers et son inspiration maritime. Une Barbie en robe crochetée posée près du Vieux-Port n’est pas qu’une image fantaisiste — c’est un hommage à l’héritage de la ville : artisanat, résilience et beauté tissée de fil.